Création d'une association régie la loi n°1968/08 du 26 mars 1968 parue au Journal Officiel de la République du Sénégal le 1er avril 1968

ayant pour nom « Observatoire du plurilinguisme africain (OPA) »

 

Exposé des motifs

L’Observatoire du Plurilinguisme Africain (OPA) est une association d’universités, d’associations et d’institutions de divers types ainsi que de membres individuels dont l’objectif principal est de concevoir et de développer un enseignement bi-plurilingue français / langues africaines dans les établissements scolaires d’Afrique francophone, destiné à remplacer à terme l’enseignement exclusif en français qui se pratique dans les écoles de la région. Cet objectif repose sur deux arguments principaux. Le premier est d’ordre pédagogique : un élève comprend mieux les enseignements s’ils sont faits dans sa langue ; le second est d’ordre culturel et linguistique : si rien n’est fait, les langues africaines suivront le chemin des langues régionales partout dans le monde, c’est-à-dire l’affaiblissement puis la disparition. Il s’agit d’une part de poursuivre l’enseignement du français dans les écoles car cette langue donne accès aux corpus scientifiques et techniques nécessaires à la vie moderne et aux études universitaires. Il s’agit d’autre part d’enseigner les langues africaines, au même niveau que le français, de manière à maintenir le lien des élèves avec leurs cultures ancestrales et de leur permettre de les développer sous tous leurs aspects.

De nombreux projets ont déjà porté sur un tel enseignement bi-plurilingue, mais sans que cela aboutisse : le français reste la seule langue enseignée dans la plupart des pays (et l’anglais dans les pays où il est langue officielle). Il y a à cela plusieurs raisons dont la principale est sans doute que les décisions politiques, les seules à même de généraliser une politique, ne suffisent pas. Il y a nécessairement en amont un travail de recherche et d’action qui est clairement de type universitaire. D’autre part, un projet est toujours inscrit dans le temps et se termine généralement lorsque les financements cessent. Il faudrait donc amener les universités à diriger une partie de leurs ressources et de leurs postes vers les objectifs du projet de manière à lui conférer une existence institutionnelle pérenne. Les États pourront aider les universités à s’engager dans cette voie en leur accordant un financement spécifique. Lorsque suffisamment de maîtres auront été formés et seront en poste et que les moyens didactiques seront disponibles, les États d’Afrique francophone pourront décider d’un basculement vers l’enseignement bi-plurilingue du français et des langues africaines maternelles.