L’OPA a fait le constat qu’à l’heure actuelle, l’enseignement en Afrique francophone se fait presque exclusivement en français. On connaît bien les raisons historiques, économiques et sociales de cette décision des gouvernements africains au moment des indépendances, et ce n’est pas le lieu de les analyser ici. Il y a aussi des causes linguistiques : à l’époque, les langues africaines étaient peu décrites et peu enseignées, et les introduire rapidement à l’école sur une grande échelle était sans doute de l’ordre de l’impossible. L’enseignement en français a eu des effets très positifs dans toute la région, notamment en termes d’accès à la connaissance et de coopération régionale et Nord-Sud. Mais ce monopole du français présente au moins deux graves inconvénients. Le premier est qu’il n’est pas très efficace d’enseigner dans une langue que les enfants ne comprennent pas. Le second est que, si elles ne sont pas utilisées à l’école, les langues africaines s’affaibliront puis disparaîtront en tant que langues maternelles à l’horizon de quelques générations. Ce phénomène a eu lieu ailleurs sur les autres continents, et il n’y a pas de raison de croire que l’Afrique sera épargnée. D’ailleurs on constate déjà un affaiblissement pour un grand nombre de langues.